dimanche, octobre 22, 2006

Moughadhi, la nouvelle perle de Délice


Avec Moughadhi, Délice a atteint le summum de l’innovation et de la créativité, un produit spécial, avec un nom de marque encore plus spécial.

Désormais on comprend très bien pourquoi Délice ne veut pas de partenariat avec Danone pour sa division lait, justement pour se permettre ce type de folie.


Actuellement sur le marché, il n’existe pas de nom de marque aussi raté que ce dernier, « moughadhi » un mot en arabe littéral, transcrit pour sa version française tout simplement comme il se prononce en arabe.

Un vrai coup de génie de Délice qui a préféré ne pas trop perdre de temps à chercher un équivalant en français pour « moughadhi », certainement par souci d’économie des efforts mentaux de son équipe.

Ce fut un temps où l’on pouvait s’aventurer à lancer des produits, à les retirer en cas d’insuccès, pour ensuite recommencer le même processus jusqu’à ce que ça marche.
A présent le coût de recherche et développement, de communication et de première commercialisation est suffisamment important pour que l’échec ait des conséquences graves sur la santé financière de l'entreprise en question.

Le point de départ de tout concept de produit est le consommateur. Est ce que le petit lait s’inscrit dans les habitudes de consommation des jeunes tunisiens ? Sans doute pas, il s’agit donc de pousser le produit vers ces jeunes pour qu’ils l’adoptent, et pour ceci il faut de sérieux arguments.

Malheureusement ce produit commence la partie avec un pion en moins : son nom de marque.
Peut-on séduire une cible jeune par ce « moughadhi » ?

Certainement pas, prenons deux type de personnes, une fille branchée, qui parle essentiellement en français (puisque l’arabe n’est plus vraiment à la mode), et une autre qui parle comme toute personne normale notre dialecte, toutes les deux vont aller chez l’épicier pour acheter du moughadhi, imaginons la scène, la première va demander en français « deux moughadhi svp », et l’autre en arabe « zouz moughadhi aychek » dans les deux cas la scène serait vraiment comique.

Et donc c’est tout faux de cibler les jeunes, comme on peut le voir dans le spot TV qui met en scène deux copines qui parlent du « moughadhi », il aurait été plus intelligent pour Délice de cibler les enfants, étant la seule catégorie qu’elle peut influencer par ce type de produit.

Contrairement à ce qu’on peut croire, le lancement d’un nouveau produit n’est en aucun cas une tache hasardeuse, où la chance joue un grand rôle. Par le biais d’études et d’enquêtes sur les consommateurs on peut recenser leurs besoins d’aujourd’hui mais aussi de demain, et c’est sur cette base que naissent les concepts de produits, qui après une série de pré-tests deviennent réellement des produits, ainsi la commercialisation n’est qu’une suite logique à un processus purement scientifique où les risques sont parfaitement maitrisés.

jeudi, octobre 12, 2006

Entre un Mabrouk et un Benetton

Depuis quelques temps mabrouk multiplie ses apparitions sur la scène médiatique avec notamment une présence marquante en affichage urbain, par un style qui ne laisse pas indifférent.

Ce que mabrouk cherche à faire, c’est séduire une clientèle jeune et branchée, en se positionnant sur le même segment que celui d’un Benetton, vêtements de mode à moyen prix.

La stratégie de mabrouk est quelque part inspirée du modèle de communication de Benetton, un peu provoc en utilisant des mots comme sexy, rebelle, voyou, pour essayer de séduire par cet esprit d'ouverture, comme quoi c’est une marque sans tabou, une marque fashion, pas seulement fashion mais « fashion culture ».

Mabrouk cherche désespérément à créer un univers imaginaire autour de sa marque, un univers qu’elle essaye d’imposer, mais en vain, simplement parce qu’il n’est pas celui auquel sa cible voudrait s’identifier. Elle cherche à imposer un style de com purement occidental dans une société qui ne l’est tout de même pas, nos publicitaires n’ont toujours pas compris que copier les modèles occidentaux ne garanti pas le succès. Que c’est pas l’emploi quelques mots en anglais, un slogan et un discours différent qui vont faire vendre la marque.

La communication est un échange, c’est pour cela qu’il faut parler la langue de l’autre.

Prenons le cas de cette affiche, elle présente un petit garçon qui parle en pourcentage, c’est 100% lui.

Est ce qu’un petit garçon de son age parle ce langage ? Pensez vous qu’il connaît le pop ?

Normalement cette affiche cible les petits garçons et les parents, les permiers vont porter les vêtements, les seconds vont décider de débourser l'argent ou pas.
Est ce qu’un petit garçon sait ce qu’est la signification du mot « voyou » ? admettons que oui ,quelle serait sa réaction ? dans le cas contraire, son premier reflexe n’est il pas de demander à ses parents ce qu’est la signification de ce mot ? Que vont-ils lui dire ?

Est-ce que mabrouk fait quelque chose des très fort qu’on n’arrive pas à comprendre ou plutôt et simplement, fait du n’importe quoi ?

Pour faire passer à peu près le même message à sa cible voilà ce que Benetton fait :












A vous de juger...

vendredi, octobre 06, 2006

Tunisie Télécom vs Tunisiana : le début d’une guerre sans merci






Après plusieurs années de vacances, Tunisie Télécom annonce haut et fort son retour, l’opérateur historique de téléphonie mobile ne cesse, depuis sa privatisation, d’inonder le marché par ses nouvelles offres et messages publicitaires.

Mabrouk in, mobimail, mobinet, magic card, TT cash, Tunisie Télécom multiplie les lancements de produits et de services pour reconquérir ses clients et grignoter quelques parts de marché a son concurrent. Longtemps dans l’ombre de Tunisiana, l’opérateur semble être enfin prêt à reprendre le combat et à sérieusement inquiéter son rival.

Depuis que TECOM DIG a pris les commandes, la culture et le mode de gestion émirati commence à se mettre en place chez TT, avec comme mots d’ordres, compétence et performance. C’est ainsi qu'un haut cadre éminent de Tecom Dig, Canadien du nom de Michael P. Foley fut nommé directeur central Marketing et commercialisation de TT. Elle a aussi fait appel aux services du très célèbre cabinet de conseil américain BCG (boston consulting group) pour faire une étude sur certains aspects de sa nouvelle stratégie.

Tunisiana devra se méfier de ce come back spectaculaire, car bien que TT demeure toujours à la traine au niveau technologique et médiatique, la situation ne pourrait perdurer indéfiniment, le succès appartiendra a celui qui saura fidéliser ses clients et séduire les clients de l'autre.